Quand Sa Majesté la reine inaugurera officiellement la Voie maritime du Saint-Laurent, le 26 juin 1959, ce sera la réalisation triomphante d’un projet d’une grandeur insurpassée, d’une entreprise qui est un digne hommage au génie technique du XXe siècle et d’ un rêve qui a fasciné les hommes à la vision audacieuse depuis trois siècles. Le majestueux Saint-Laurent, traversé de rapides qui, il y a 325 ans, ont arrêté l’intrépide explorateur Jacques Cartier lors de son audacieux voyage au cœur de l’Amérique du Nord aura enfin été dompté. Aujourd’hui, s’achèvent près de cinq ans d’une activité fiévreuse; les armées de travailleurs de la construction se préparent à partir. La voie maritime, à l’observateur général, semble plus simple qu’il n’y paraît, car elle est comme un iceberg dont la plus grande partie de ses complexes composantes physiques et de sa machinerie compliquée sont cachées sous l’eau. Mais ce qui est visible est suffisant pour inspirer l’émerveillement et un respect profond pour le fleuve qui a exigé les compétences et l’audace de tant d’hommes pour le maîtriser. Ci-dessus, l’écluse à Iroquois en Ontario, la plus à l’ouest de sept nouvelles écluses construites pour la voie maritime.