L’histoire du Théâtre du Nouveau Monde de Montréal est l’un des succès retentissants du pays, couronné par la reconnaissance sur la scène internationale. Mais la gloire n’a pas été chose facile pour la troupe, née dans l’esprit de deux jeunes Canadiens-Français qui ont abandonné leurs études de médecine pour s’aventurer sur la route hasardeuse des comédiens professionnels. Il s’agissait de Jean Gascon, le talentueux directeur artistique de la troupe depuis sa fondation, et Jean-Louis Roux, le secrétaire général. Lancée en 1951, la troupe a attiré 40 000 spectateurs durant sa première saison. En 1955, quand la troupe reçoit une invitation à participer au Festival international de théâtre de Paris, Jean Gascon et Jean-Louis Roux choisissent de viser la gloire par un exploit encore une fois. Ils présentent à Paris – le pays de Molière – trois pièces en un acte du grand dramaturge français. La troupe avait enthousiasmé les publics dans leur province natale du Québec avec leur habile interprétation de Molière, mais comment les Parisiens, connaisseurs de théâtre, réagiraient-ils à cette jeune compagnie? « Molière joué comme il aurait aimé, nous en sommes certains! » de s’exclamer un critique enthousiaste. D’autres succès ont suivi à Stratford en Ontario et au Phoenix Theatre de New York. Mais Le Nouveau Monde en voulait encore. Il est retourné en Europe, cette fois à la Foire de Bruxelles, avec une pièce canadienne de Marcel Dubé et « Le Malade Imaginaire » de Molière. Une fois encore, Molière a conquis l’ancien monde pour « le nouveau monde » et Dubé s’est avéré un auteur fort agréable. Aujourd’hui, à la veille de sa dixième saison, Le Théâtre du Nouveau Monde peut jeter un fier regard sur ses 35 productions et plus, jouées en français et en anglais, et devant un public qui réunit près d’un million de spectateurs.