Photo-reportage no 268 Un festival au Manitoba: La mosaïque canadienne

Photographes
Chris Lund
Date de diffusion
septembre 20, 1960
Collection
Fonds du MCPC
Référence de source
Fonds du Musée canadien de la photographie contemporaine, Musée des beaux-arts du Canada Bibliothèque et Archives
Texte principal
En quittant son pays pour aller à l’étranger chercher, sinon la fortune, du moins la paix et le bonheur, l’immigrant apporte dans son cœur des trésors qu’il partagera volontiers avec ses nouveaux frères, si ceux-ci veulent bien accepter sa contribution à la vie quotidienne. Ce sont, le plus souvent, des danses, de la musique et des chansons qui lui donneront parfois la nostalgie de la terre ancestrale, mais qu’il apprendra bien vite à intégrer dans sa nouvelle vie pour en marquer, comme autrefois, les moments de joie et de contentement. Le Canada, dont une forte partie de la population vient de l’étranger, encourage les immigrants à conserver leur culture et s’efforce de les amener à intégrer les manifestations de cette culture dans la vie canadienne. Au Manitoba, la province qui compte le plus grand nombre de groupes ethniques différents, on a organisé un festival surnomme « La Mosaïque du Manitoba » et auquel tous les groupes ethniques de la province ont été invités à envoyer des représentants. Pendant plusieurs heures les spectateurs réunis devant le plateau du « Théâtre l’Arc-en-ciel » théâtre en plein air, applaudirent tour à tour la musique des banduristes se mêlant aux accents du violon tzigane, à l’accordéon musette, à la mandoline et à la cornemuse, tandis que chanteurs et danseurs rivalisaient d’ardeur pour présenter un spectacle enlevant au possible. Les organisateurs de ce festival qui a lieu durant les mois d’été espèrent qu’on 1967, alors qu’on célébrera le centenaire de la Confédération, que ce festival aura acquis autant d’importance que le Festival de théâtre de Stratford, en Ontario. On comprendra pourquoi la ville de Winnipeg se prête si bien à l’organisation d’un tel festival quand on saura que plus de 50% de la population de cette métropole des praires n’est pas d’origine britannique ou canadienne. Dès les débuts du siècle, les immigrants venus surtout d’Ukraine, des pays balkaniques et d’Allemagne organisèrent activement leur vie communautaire. Aujourd’hui, quatre grands journaux publiés en langue étrangère servent de lien entre tous ces gens et facilitent ainsi leur intégration dans leur nouvelle vie. La contribution des immigrants à la vie économique du Canada a été d’une très grande importance depuis la guerre. On évalue à un billion de dollars, dont 750 millions en argent, les biens que les immigrants ont apportés avec eux au pays depuis la dernière guerre mondiale. Ajoutons à cela les 2,500 industries et commerces qu’ils ont lancés dont plusieurs emploient des centaines de personnes et on aura encore qu’une image imparfaite de leur contribution à notre vie économique. Car la contribution des néo-Canadiens s’est étendue a d’autres domaines dont l’agriculture, par exemple. Ils occupent plus de 12,000 fermes qui, autrement, auraient été laissées en friche ou simplement abandonnées. L’immigrant est aussi un consommateur important et on estime qu’après six ans au Canada le revenu moyen de la famille de l’immigrant se chiffre à $5,000 par année. L’immigrant par son travail et par sa culture donne au Canada un relief haut en couleur qui forme une admirable mosaïque.