Photo-reportage no 270 La pittoresque turlutte à encornet de Terre-Neuve

Photographes
Chris Lund
Auteur
Office national du film du Canada
Date de diffusion
octobre 18, 1960
Collection
Fonds du MCPC
Référence de source
Fonds du Musée canadien de la photographie contemporaine, Musée des beaux-arts du Canada Bibliothèque et Archives
Texte principal
La turlutte à encornet est plus qu’une activité unique et pittoresque faite par des générations de pêcheurs terre-neuviens. Elle joue un rôle important dans l’économie de l’île. Le succès de la turlutte à encornet détermine en bonne mesure le succès de la pêche à la morue, car la morue adore manger le pâle calmar vert et blanc. Après deux mauvaises années, la pêche au calmar, lancée au début de l’automne, promet d’être bonne. Si le calmar cherche sa nourriture à plusieurs endroits du littoral déchiqueté de Terre-Neuve, la turlutte à encornet traditionnelle a lieu dans les baies et les petits ports de la baie Conception. Quand retentit le cri « les calmars montent », les pêcheurs, jeunes et vieux, se dépêchent à l’endroit où des bancs de calmars iridescents nagent rapidement vers la rive. L’activité devient fiévreuse, quand les pêcheurs chevronnés, s’occupant parfois de quatre turluttes en même temps, travaillent à prendre leur part de la montaison. La turlutte terre-neuvienne est une olive lestée rouge de trois à quatre pouces de long, armée de douze à vingt hameçons sans piquant ou épingles. Simple, mais très efficace, on la « turlutte » dans l’eau « à environ un mètre sous l’eau » pour exciter la rapacité du calmar. Se jetant sur l’appât séduisant, le calmar au terrible tempérament est lancé en quelques secondes dans le bateau où un tour agile de poignet détache ses tentacules de la turlutte. Mais le calmar a son bref moment de vengeance triomphante avant sa chute. Le calmar se propulse en suçant l’eau à travers un collet près de sa tête puis en le rejetant. Il possède fixé sur ce collet une poche d’encre qu’il utilise comme un écran pour éviter son ennemi. Percevant le danger alors qu’on le retire abruptement de son milieu marin, le calmar lance un jet furieux d’« encre de calmar » tout en rejetant son eau, et il est rare, en fait les gens de la place disent que c’était impossible, qu’un pêcheur heureux revienne propre des aires de turlutte du calmar.