Photo-reportage no 273 D’intrépides remorqueurs assurent un service vital avec l’Arctique : la voie maritime au nord du Canada

Photographes
Gar Lunney
Auteur
Office national du film du Canada
Date de diffusion
novembre 29, 1960
Collection
Fonds du MCPC
Référence de source
Fonds du Musée canadien de la photographie contemporaine, Musée des beaux-arts du Canada Bibliothèque et Archives
Texte principal
Le Grand Nord du Canada a longtemps eu sa réponse à la Voie maritime du Saint-Laurent moderne et bien canalisée. Ce canal naturel, creusé et balisé pour assurer davantage de sécurité durant les voyages autrement périlleux, constitue la voie d’eau continentale la plus grande du pays, permettant aux marchandises amenées par barge de McMurray, 200 milles au nord d’Edmonton, aux rives de l’Arctique à Inuvik et Tuktoyaktuk, en suivant l’Athabasca, le Grand lac des Esclaves et le Mackenzie. Le système de 1 800 milles, 400 milles plus long que la Voie maritime du Saint-Laurent, présente deux grands obstacles naturels à traverser : les rapides Pélican de seize milles de long entre Fort Smith (capital des Territoires du Nord-Ouest) et Fort Fitzgerald, et les rapides de dix milles de long de la rivière Bear. Les premiers marchands de la baie d’Hudson, qui étaient les premiers hommes blancs à utiliser la rivière pour transporter des marchandises, construisirent deux portages qui sont aujourd’hui remplacés par deux routes modernes bien entretenues, permettant aux camions de décharger toute la marchandise entrante et sortante d’une série de barges à l’autre. Le changement des niveaux d’eau est un autre problème sérieux auquel doivent faire face les hommes courageux qui assurent le service des vingt-cinq remorqueurs propulsés au diesel et les 103 barges d’acier qui opèrent sur le fleuve sous le drapeau de la Société des transports du nord limitée. Les conditions d’inondation dominent fréquemment au début de la saison en raison de l’écoulement des montagnes et, à moins qu’il ne pleuve beaucoup au milieu de l’été, ce qui est rare, le faible niveau d’eau dans les rivières, particulièrement l’Athabasca, rend la navigation difficile, parfois impossible. Le faible niveau d’eau, inévitable en août et septembre, peut réduire l’activité de transport des barges de plus de 65 %. Les barges au fond plat tout spécialement construites quittent le nord de l’Alberta chargées de marchandises qui seront livrées à huit ports d’appel le long de la voie et à plusieurs avant-postes du Réseau DEW. Tirés par de puissants remorqueurs, ils entreprennent le long voyage qui les mènera à travers les eaux traîtresses du Grand lac des Esclaves et du lac Athabasca. Les deux lacs ont volé leur lot de vies humaines quand de gros coups de vent transforment en furie d’écume les eaux de ces mers intérieures. Jusqu’à la découverte de l’uranium au Grand lac de l’Ours et de l’or dans la région de Yellowknife, le transport sur le bassin versant du fleuve Mackenzie était limité d’abord aux bateaux York et plus tard aux vapeurs à aubes, qui servaient les postes de traite, les missions et les stations gouvernementales. Dans ses rapports annuels de 1958 et 1959, la Société des transports du nord limitée, propriété du gouvernement, opérateur actuel de la flotte qui parcourt le fleuve Mackenzie, affiche des recettes moyennes de 14 millions par année, un autre indice que les choses bougent dans le Nord.