Photo-reportage no 297: E. Pauline Johnson, 1861-1913: Tekahionwake, fleur sauvage de notre littérature

Photographes
unattributed , Gar Lunney
Auteur
Office national du film du Canada
Date de diffusion
octobre 31, 1961
Collection
Fonds du MCPC
Référence de source
Fonds du Musée canadien de la photographie contemporaine, Musée des beaux-arts du Canada Bibliothèque et Archives
Texte principal
Un vent de poésie a passé sur la région de Brantford, en Ontario, cet été. La réserve indienne des Six-Nations iroquoises a fait revivre dans un pageant extérieur, la figure de l’une de ses filles Mohawks, les plus illustres, la poétesse et écrivain E.Pauline Johnson. Ceci à l’occasion du centenaire de sa naissance à Chiefswood, le 10 mars 1861. Le ministère fédéral des Postes a tenu à mettre le Canada au courant de cet important événement en émettant un timbre en l’honneur de celle qui, toute sa vie, voulut se faire la voix littéraire de son peuple. Un porte-parole officiel du ministère affirme que Pauline (Tekahionwake pour les Mohawks) est la première personne de la race indienne au Canada et le premier auteur au pays à être honorée par la publication d’un timbre spécial. Phénomène littéraire extraordinaire et sinon unique au pays, la « Princesse des Mohawks » a su se servir intelligemment de l’expression anglaise pour chanter avec un lyrisme digne des divinités des forêts, la grandeur de la nation iroquoise. Ses contes et ses poèmes intéressent toujours les fervents de nos bibliothèques et captivent encore les adolescents de nos écoles. Par un hasard de circonstance qui échappent à ses biographes, Pauline Johnson est issue du mariage d’un chef indien, George H. M. Johnson, et d’une Anglaise, Emily S. Howells, de Bristol, Angleterre. C’est donc l’habile exploitation des richesses de sa double origine qui la rendit célèbre non seulement en Amérique mais aussi outre-mer où elle se créa la réputation d’une récitatrice de haut calibre. C’est de la petite chambrette de la résidence de ses parents à Chiefswood que sortirent des « petits miracles littéraires » qui permirent aux Indiens de se faire connaitre et entendre. On ne parle pas en vain de « miracles littéraires » si l’on tient compte que l’Indienne ne possédait qu’une instruction très rudimentaire et que c’est à force de se familiariser avec les maîtres de la littérature anglaise qu’elle en vint à écrire avec tant de coulent et tant de facilité à la fois. Douée d’une mémoire remarquable et d’une exquise sensibilité, Tekahionwake était reconnue comme une récitatrice de grand talent. Elle disait ses poèmes comme personne ne pouvait le faire et fut applaudie sur de nombreuses scènes américaines et même à l’étranger. C’est dans le décor naturel du Forest Theatre, à quelque dix milles de Brantford, Ont., sur les bords de la Grand River, qu’a revécu cet été la personnalité attachante de Pauline Johnson, fleur sauvage de la littérature canadienne. Les restes de la poétesse indienne reposent maintenant à Vancouver, sa ville d’adoption où elle décéda le 7 mars 1913. C’est en 1892, à Toronto, que Pauline Johnson donna son premier récital d’œuvres dramatiques. Deux ans après, elle était applaudie sur les scènes de Londres; c’était alors le début de longues tournées américaines et européennes qui durèrent 16 ans. Peu de temps après sa dernière visite à Londres en 1907, elle se retira à Vancouver où elle mourut en 1913. Son corps, selon sa volonté repose sous un monument au parc Stanley de Vancouver. Parmi ses œuvres les plus connues on note : « The White Wampum, » « Canadian Born » et « Flint and Feather », œuvres poétiques, et « The Mocassin Maker »,« The Shagganappi », et « Legends of Vancouver ». Cette dernière œuvre a été rééditée cet été pour la 7e fois, depuis 1922, par la même maison d’éditions de Toronto, la maison McClelland and Stewart.
Lieux