Légende
Chaque année, à la fin de l’automne, le Canada devient tout blanc. C’est l’hiver. De toutes les maisons, grandes ou petites, s’élève vers le ciel une fumée blanchâtre, signe de la venue des temps froids. On s’enferme bien au chaud. C’est la vie familiale intense autour du foyer crépitant. Pour les enfants, cependant, cette époque de l’année est plus qu’un changement de saison apportant des sports nouveaux. Elle annonce Noël et son cortège féérique venant célébrer la naissance du Christ. Noël prend un visage différent selon l’endroit où on le célèbre. Il est pourtant un petit coin où le « temps des fêtes » crée une atmosphère de poésie insurpassable: l’école du rang. Avec la tombée de la première neige sur la campagne, tout un monde de rêve envahit l’imagination des enfants. Dans l’esprit des tout petits et moins petite s’animent, tour à tour, des images où se confondent l’Enfant-Jésus et le Père Noël, la crèche et la vitrine du magasin général, le sapin décoré et la cheminée fleurie, les cadeaux et bonbons multicolores, la messe de minuit, les repas de famille, la bénédiction paternelle, les glissades avec le beau traîneau neuf, et combien, de choses encore. À l’école de campagne, l’institutrice exerce le Concert de Noël que viendra applaudir toute la parenté avant que les enfants partent en vacances. Toute la marmaille est de la partie. On découpe des guirlandes, on accroche des étoiles, on place les boules dans le sapin vert. Les plus habiles dessinent de beaux paysages au tableau. C’est la grande fête annuelle autour du poêle où pétillent les bûches d’érable. Ces dernières années, malheureusement, par suite de la concentration scolaire, plus d’une institutrice, le cœur gros, a vu se célébrer le dernier Noël à son école du rang.
Référence de source
Bibliothèque et Archives Canada, Mikan no. 4921940