Légende
Ne soyez pas surpris si à l’occasion de vacances, ou encore d’un voyage d’affaires à Terre-Neuve, vous vous rendez soudainement compte que des maisons se baladent sur l’eau, remorquées par de puissants hors-bords. Ce n’est ni fantaisie des amants de la mer, ni création d’une Venise nouvelle. Tout simplement, on se déplace vers de meilleurs cieux pour répondre à une nouvelle orientation de l’économie terre-neuvienne. Cette amélioration du standard de vie, si bienfaisante soit-elle pour la population, n’en est pas moins brutale pour les anciens du pays. Ils n’acceptent pas tout de suite d’abandonner de bon cœur le village des ancêtres. Le plan gouvernemental tranche au vif dans la physionomie de leur patrie, balayant leur “coin de mer” où ils avaient peiné et désiré mourir. On s’y plia finalement, question de penser à l’avenir de la jeune génération et d’opter pour le progrès. 1,300 villages minuscules, répartis sur 6,000 milles de côtes, se sont prêtés à cet exode volontaire. Quel lien ont donc ces maisons flottantes avec la nouvelle orientation de l’économie terre-neuvienne? Jusqu’à ces dernières années, le peuple de Terre-Neuve vécut presque uniquement de la pêche. L’économie d’alors reposant sur cette industrie côtière, la dispersion de la population était considérée normale. La naissance d’une industrie minière, la construction d’un chemin de fer et la mise sur pied d’une industrie du papier exigèrent un regroupement de la population.
Référence de source
Bibliothèque et Archives Canada, Mikan no 4921940