Les préoccupations statistiques remontent à la plus haute Antiquité. Dès avant J.-C. les Chinois disposaient de renseignements sur la population et utilisaient des tables de statistiques agricoles. Les Égyptiens connaissaient aussi les recensements réguliers. Mais c'est à l'Italien Sansovino qu'on attribue le mérite d'avoir envisagé, dès 1567, la description chiffrée des États, de leurs richesses, de leur population, de leur commerce, de leur industrie et de leurs finances. Pour sa part, le Canada, considérant l’importance de plus en plus grande la statistique dans les décisions que les pouvoirs publics et les entreprises commerciales sont appelés à prendre, a institué, dès 1905, son Bureau fédéral de la statistique qui s'avère maintenant l'un des mieux organisés au monde. L'on peut cependant dire que c'est dès 1608, à l'époque de Champlain, que les premières statistiques furent recueillies à même les archives religieuses du temps tenant compte des naissances et décès. Le Bureau fédéral de la statistique compte maintenant quelque 2,500 employés tant à son bureau central de Tunney's Pasture, à Ottawa, que dans les bureaux provinciaux. Près de 20,000 sacs de correspondance, comprenant près de sept millions d'envois divers, partent annuellement du service postal du B.F.S. 25,000 cartes diverses y sont poinçonnées chaque année. Pour leur part, les bandes de magnétophone contiennent chacune des renseignements équivalant à des cartes empilées cent pieds de haut. Une calculatrice électronique est en opération jour et nuit, apportant à la nation les données qui lui permettent de voir plus clair dans ses affaires et d'assurer par là la réussite de son avenir. Le Bureau fédéral de la statistique s'avère donc une source fabuleuse d'information pour le grand public.