Photo-reportage no 453 Dernières caresses du soleil de l'été

Photographes
Chris Lund , Gar Lunney
Auteur
Office national du film du Canada
Date de diffusion
octobre 10, 1967
Collection
Fonds du MCPC
Référence de source
Fonds du Musée canadien de la photographie contemporaine, Musée des beaux-arts du Canada Bibliothèque et Archives
Texte principal
Avant que les Canadiens ne s'enferment pour l'hiver, dans la longue attente des premiers perce-neige, de la débâcle du printemps, de l'éclatement des bourgeons, l'été se retire en douceur. Une première gelée fait se tordre les dernières fleurs estivales. Les feuilles, avant de mourir, donnent un spectacle. Quelques bourgeons se permettent une seconde naissance pour mourir aussitôt, mordus par le gel. Il est de tradition, au Canada du moins, d'appeler cette saison du nom coloré d"«Été des Indiens». Elle a ordinairement lieu entre la mi-octobre et fin novembre. Période où le frimas du matin blanchit les toits et rend difficiles les démarrages. Pourquoi ce nom «Été des Indiens»? Sans doute parce que les premiers habitants du pays profitaient-ils de ces dernières caresses du soleil pour se préparer à l'hivernage. L'«Été des Indiens», c'est la danse de mort de la belle saison. C'est le Chant du Cygne qui se tord, agonise, se redresse pour enfin s'effondrer. Les dernières chaleurs du soleil, ce spectacle multicolore où le ciel et l'eau reflètent une pureté angélique, ces dernières promenades dans la campagne, ces trop courts baisers de l'Astre par excellence, ces fleurs qui ont combattu pour enfin démissionner, c'est tout cela l'«Été des Indiens», cinquième saison, prélude aux blancheurs de l'hiver.