Il existe au sein du ministère de l'Énergie, des Mines et des Ressources, à Ottawa, une commission qui ne fait pas grand bruit, dont on parle peu, et qui, pourtant, a sa grande importance en ce qui a trait à la bonne entente canado-américaine: il s'agit de la Commission de la frontière internationale. C'est l'un des services hautement spécialisés au sein de la Direction des levés et de la cartographie. Ce petit service, dont il existe une contrepartie aux États-Unis, s'occupe de lever, d'aborner et d'entretenir l'éclaircie frontière qui, sur une distance de 5,525 milles, sépare le Canada et les États-Unis. Le tracé de la frontière canado - américaine a été mis au point par divers traités et conventions s'échelonnant de 1783 à 1925. Le manque de bonnes cartes utilisables à l'époque des premiers traités de démarcation a provoqué des désaccords ultérieurs et la frontière n'a pu être tracé définitivement qu'après la réalisation de bonnes cartes des régions frontalières. Les travaux de la Commission sont très variés: ils vont des délimitations géodésiques et des cartes de régions frontières jusqu'à la pose de bornes-frontière et au dégagement d'une éclaircie. À l'époque où le travail de délimitation de la frontière s’affairait, des mesures ont été prises en vertu du traité de 1925 pour assurer l'entretien d'une ligne - frontière efficace. Les travaux accomplis d'année en année par la Commission de la frontière internationale ont été des plus efficaces. Cette commission est une sorte d'agent de la bonne entente. Elle est la source d'une amitié canado - americaine qui ne connait pas de frontière, même si physiquement elle existe. La frontière canado-américaine est donc un exemple type de paix internationale. Elle est une des rares frontières au monde où le va-et-vient n'est que plaisir.