Les pays du monde entier ont différentes façons de se faire connaître outre-frontière. Il semble bien, à ce qu'on en dit dans la presse mondiale, que les artistes, sans minimiser pour cela les mérites des scientifiques, des hommes d'affaires, etc., sont en train de devenir les meilleurs ambassadeurs de leur pays. Un diplomate étranger n'a-t-il pas déjà dit qu'il valait mieux s'échanger les artistes que les bombes! Il faut donc en conclure que les gens de musique et de théâtre sont des artisans de paix. Ils apportent à l'étranger les sons qui adoucissent les mœurs, les voix qui ne parlent que de grandeur et de beauté. Le prestige international du Canada musical n'est plus à faire. Bien que jeune d'âge, le Canada a, depuis longtemps déjà, envoyé à l'étranger un nombre impressionnant de Canadiens qui ont répandu son nom par l'aimable voie des arts d'interprétation. Au moment où nous écrivons ces lignes, Maureen Forrester ne rentre-t-elle pas de New York où elle y a fait ses débuts au redoutable Lincoln Centre. Pierre Duval, célèbre ténor montréalais, rentre pour sa part de Santiago où les Chiliens ne lui ont pas ménagé les bravos au Théâtre Municipal. Boris Brott, fils du réputé chef d'orchestre montréalais Alexander Brott, dirigeait tout récemment le Royal Philharmonic Orchestra au Royal Albert Hall, de Londres. Boris, qui n'est âgé que de 22 ans, dirigeait conjointement l'orchestre avec les Royal Grenadiers Guards. Louis Quilico, baryton canadien-français, sillonne le monde, en grande demande, chantant sur les grandes scènes internationales. L'espace manque ici pour donner crédit à tous. Ils sont trop nombreux. Une chose demeure: le Canada n'a pas fini d'étonner par ses artistes qu'ils considèrent, à juste titre, comme ses meilleurs ambassadeurs de paix et de bonne entente internationale.