La cadence des avirons brise la solitude d'un beau lac, alors que le canot, lentement, file son chemin dans la brume du matin, en quête de nouveaux horizons. C'est là l'un des sports les plus exaltants qui soit et qui connait une popularité toujours croissante, au Canada, surtout depuis la publicité faite aux voyageurs des grandes randonnées du Centenaire. Le Canada possède des milliers d'endroits où canoter. Le Parc Algonquin, cependant, dans les vastes solitudes du sud de l'Ontario, semble destiné à satisfaire les fervents des portages et des lacs à explorer. Le Canadien est particulièrement friand de grands espaces, surtout aux beaux jours du printemps et de l'été. Prisonnier d'un hiver rigoureux qui le retient à la maison, ou le limite quelques pistes de ski dans les environs, le Canadien sent un besoin pressant d'évasion, de changement de décor, un désir de voir nouveau. Aussi les excursions bien organisées sont-elles très populaires, surtout chez la jeune génération. Il n'y a pas, croyons-nous, de sports plus sains que ces randonnées au grand air. L'homme se sent alors maître de la création. Tous les efforts musculaires qu'il déploie, soit à canoter, soit à faire des portages, sont pour lui des plus bénéfiques. D'ailleurs, beaucoup de personnages de l'histoire reconnaissent que les solitudes sont revigorantes et qu'ils y ont très souvent trouvé des solutions à des problèmes qui, du bureau de la Ville, semblaient insolubles. La vie au grand air n'est donc pas un luxe. De bons bras, du courage plein les mains, un minimum de choses, c'est tout ce qu'il faut pour se payer le meilleur des médicaments, soit la vie sous le soleil, véritable Fontaine de Jouvence.